Quand la rumeur fait plus de bruit que les faits
Alors, on m’a encore servi cette histoire hier soir sur un plateau télé :
La Russie va envahir l’Europe, ça commence par la Moldavie, ensuite la Roumanie, et bim, on est tous sous la botte de Poutine d’ici l’été prochain.
Sauf que moi, je reste là, un peu paumée, avec mon café qui refroidit, à me demander : mais d’où ça sort, cette prophétie apocalyptique ?
Parce que, jusqu’à preuve du contraire, on nous serine depuis des mois que l’économie russe est en PLS, que leur démographie est un naufrage, et que leurs missiles sont tellement bricolés qu’ils finissent par arroser leurs propres champs.
Alors, quoi ? On m’aurait menti ou c’est juste qu’on aime bien se faire peur pour pimenter nos dîners ?
Économie russe : à genoux ou en mode survie ?
Prenons un exemple concret : les sanctions.
Depuis 2022, l’Occident a balancé un tsunami de restrictions économiques sur Moscou.
Plus d’accès aux marchés financiers, bye-bye SWIFT, et un embargo sur tout ce qui brille – pétrole, gaz, caviar.
Résultat ? Le rouble a fait un plongeon façon Titanic, mais… il s’est relevé.
Les Russes ont pivoté vers la Chine, l’Inde, vendu leur brut à prix cassé, et hop, leur économie tient debout, même si elle boite.
À côté de ça, on parle d’une inflation qui galope et d’une jeunesse qui préfère coder des applis plutôt que d’aller au front.
Alors, envahir l’Europe avec une calculette et trois billets froissés, vraiment ?
Des soldats en fuite et des missiles en carton
Et les troupes, parlons-en.
En Ukraine, on a vu des vidéos de gamins à peine majeurs, largués dans la steppe avec des flingues rouillés, désertant dès qu’ils pouvaient choper un bus.
La propagande russe peut bien bomber le torse, les chiffres officieux – parce que les officiels, on les attend encore – disent que des dizaines de milliers ont fui le pays ou le service militaire.
Quant aux missiles, entre ceux qui tombent en rade et ceux qu’on dit équipés de puces volées dans des lave-linges, on se demande s’ils visent Kyiv ou un remake de Tchernobyl.
Alors, une invasion éclair de la Moldavie avec ça ? J’ai des doutes.
Moldavie, Roumanie : pourquoi eux ?
Imaginons deux secondes : pourquoi la Moldavie ?
Un pays minuscule, coincé entre l’Ukraine et la Roumanie, avec une armée qui doit compter trois tanks et une brouette.
Stratégiquement, ça ressemble plus à un caillou dans la chaussure qu’à une porte d’entrée vers l’Europe.
La Roumanie, membre de l’OTAN, c’est autre chose : attaquer là-dedans, c’est déclencher l’article 5 et se manger une coalition en pleine face.
Poutine est peut-être joueur, mais il sait compter les cartes.
Alors, vrai ou faux ?
Franchement, ça sent l’enflure médiatique à plein nez.
Oui, la Russie a des velléités, oui, elle gronde à l’Est.
Mais de là à avaler l’Europe comme un Pac-Man sous stéroïdes, ça demande plus qu’une économie sur les rotules et une armée en kit.
Peut-être qu’on devrait arrêter de gober chaque rumeur et checker deux fois avant de flipper.
En attendant, je reprends un café.